
« Maintenant que boire du chocolat n’était plus suffisant pour se distinguer, il s’agissait d’exprimer son aisance en prenant du très bon chocolat à Bayonne, comme dans les autres villes du Pays Basque, les élites ne renoncèrent pas à la consommation de chocolat, tandis que celle-ci se répandait dans de larges couches de la société. Au cours des collations servies aux jurats bayonnais dans le courant de l’année 1783, de prestigieux chocolats à une ou double vanille figuraient en bonne place auprès du café. Un chocolat confectionné sans addition de cette précieuse épice apparaissait également en ces occasions, mais sa simplicité était hautement revendiquée, car il s’agissait d’un chocolat de santé. »
La réputation du chocolat de Bayonne devint excellente à Paris dans le courant du 18éme siècle. Cette reconnaissance passe par une rencontre de l’élite parisienne avec celui-ci, dans laquelle les réseaux personnels jouent un rôle important. Les Bayonnais conduits dans la première ville de France par leurs affaires font connaître sous son meilleur jour le chocolat de leur chère cité.


Bayonne est positionnée sur le marché de la qualité, seuls ses chocolats les plus fins sont exportés. Par conséquent, son nom devint celui d’un site remarquable de l’Europe chocolatière.
L’hôtel des Américains fabrique à Paris un chocolat « à la façon de Bayonne » que Grimod de la Reynière juge d’une excellente qualité (almanach des gourmands, Paris, Maradan, 1810).

Au tout début du 19éme siècle, alors que nait la gastronomie moderne, le chocolat de Bayonne jouit d’une fort bonne réputation, qui lui vaut notamment d’apparaître aux côtés de nombreux autres délices provinciaux sur la première carte gastronomique de France, celle qui est insérée dans le traité gourmand publié en 1809 par Charles Louis Cadet de Gassicourt (Cours gastronomique ou les dîners de Manant-Ville, Paris, Capelle et Renand, 1809).

En 1933, Curnonsky et Austin de Croze inscrivent les « chocolats (bonbons), chocolats fourrés et chocolats de Bayonne» dans leur Trésor gastronomique de France (Répertoire complet des spécialités gourmandes des trente-deux provinces françaises, Paris, Delagrave, 1933).

En 1967 Jean Arnaboldi (Guide des spécialités gastronomiques de France, Paris, Albin Michel, 1967) mentionne le chocolat et les bonbons au chocolat de Bayonne.
Aujourd’hui, La présence du « Chocolat de Bayonne » dans le volume de l’inventaire du patrimoine culinaire de la France consacré à l’Aquitaine montre que celui-ci est un produit reconnu dans le petit monde des gastronomes.


« un produit doit avoir la gueule de là où il est né et les tripes de celui qui l’a fait ».
Cette citation, pleine de « caractère », peut sans aucun doute s’appliquer à la chocolaterie Bayonnaise.
